Arslantepe, le site archéologique de Malatya, vieux de 8 000 ans, est un monticule néolithique où plusieurs établissements ont été découverts, les uns au-dessus des autres. Zone monumentale où est née la société d'État, Arslantepe a été récemment inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

Situé à un point privilégié de la plaine fertile de Malatya, Arslantepe est un monticule de 30 mètres de haut sur environ 4,5 hectares créé par la superposition d'établissements construits les uns sur les autres pendant des millénaires. Il est situé à environ 12 kilomètres de la rive ouest du Fleuve Euphrate, et flanqué des pentes de la chaîne de la Montagne de l'Anti-Taurus de l'autre côté.

Arslantepe a été occupée aux 6e et 5e millénaires avant notre ère, mais sa période la plus importante et la plus florissante a été le 4e millénaire, lorsque le complexe du palais a été construit. Les Hittites l’appelaient Arslantepe « Malatiya », tandis que dans les sources assyriennes tardives et d’Urartu, il est appelé « Melid », « Meliddu » ou « Meliteya ».

L'un des plus grands monticules de Türkiye, Arslantepe aurait été le foyer de nombreuses civilisations sur plusieurs millénaires. Les preuves impliquent une courte occupation pendant la période néo-assyrienne, et le site a été réoccupé à l'époque romaine pour être finalement utilisé comme cimetière à l'époque byzantine.

Arslantepe montre des changements fondamentaux dans les relations humaines pendant la période de formation de l'État, qui a impliqué les sociétés de l'Anatolie orientale et de la Mésopotamie au cours de tout le IVe millénaire avant notre ère. Le site est un témoignage exceptionnel de la première émergence d'une société d'État au Proche-Orient, à l'origine liée à la grande civilisation d’Uruk du IVe millénaire. Cet échange de traditions culturelles et de valeurs sociales a entraîné l'émergence de nouveaux systèmes sociaux et politiques basés sur les hiérarchies, les différences sociales, les privilèges économiques et les nouvelles relations de pouvoir. Celles-ci, à leur tour, ont conduit à de nouveaux développements dans l'architecture monumentale, la technologie administrative et l'iconographie du pouvoir dans la représentation artistique.